Qu'est ce que le cancer du canal anal ? S'agit-il d'un cancer fréquent ?

Les cancers du canal anal représentent 2,5% des cancers digestifs mais leur incidence est en augmentation. Le cancer de l'anus ne doit pas être confondu avec le cancer du rectum. Les symptômes sont très voisins mais le traitement est très différent. En France, environ 2000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Ils sont prédominants chez la femme et deux tiers des patients ont plus de 65 ans.

Quels sont les facteurs favorisant l'apparition de ce cancer ?

Outre le sexe féminin, l'homosexualité masculine, les infections locales par certains papilloma virus humains (HPV, comme pour le cancer du col utérin), l’infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH)  et le tabagisme sont reconnus comme des facteurs de risque.

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Quels sont les symptômes du cancer du canal anal ?

Les symptômes sont peu caractéristiques. Il peut s’agir de petits saignements anaux ou de l’émission de glaires chroniques, de douleurs lors des selles, de démangeaisons, des troubles du transit intestinal. De tels symptômes sont le plus souvent attribués à tort à des hémorroïdes avec automédication fréquente par des pommades anti-hémorroïdaires, ce qui retarde le diagnostic.

Quels examens sont nécessaires lorsqu'un cancer du canal anal est suspecté ?

Un bilan complet vous est alors prescrit, il permet :

  • D'être sûr du diagnostic de cancer en analysant un morceau de la tumeur (biopsie) ; ce prélèvement est réalisé lors d'une endoscopie (anuscopie et rectoscopie) 
  • De préciser le type de cancer. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un carcinome épidermoïde. La biopsie permet aussi la recherche d’HPV (p16).
  • D'évaluer la profondeur de l'atteinte dans la paroi de l'anus par une écho-endoscopie anale. Cet examen est indispensable pour les petites tumeurs semblant superficielles.
  • De voir si la tumeur est localisée, si elle atteint les organes de voisinage (vagin, rectum, vessie),  les ganglions pelviens et de l’aine, voire d'autres organes à distance On a recours à l'IRM pelvienne et au petscan ou au scanner abdomino-pelvien.
  • De vérifier la sérologie du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le taux de lymphocytes CD4 chez les patient(e)s porteurs du VIH et le frottis cervico-vaginal chez la femme.
  • De vérifier le bon fonctionnement de votre organisme (cœur, foie, rein, maladies associées...) et votre aptitude à tolérer le traitement nécessaire. 

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