Qu'est ce que la prostate ?
La prostate est une glande de l'appareil génital masculin située en dessous de la vessie et en avant du rectum. Elle entoure la partie proximale de l'urètre, canal qui permet le passage de l'urine de la vessie vers l'extérieur. Cette glande, d'environ 40 grammes, est entourée d'une capsule et joue un rôle dans la sécrétion du sperme. De par sa localisation en avant du rectum, son examen est accessible lors d'un toucher rectal.
Qu'est ce que le cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate correspond au développement de cellules cancéreuses au sein de la prostate. Ces cellules peuvent par la suite se propager aux ganglions ainsi que dans le reste du corps, principalement au niveau des os, pour donner ce qu'on appelle des métastases.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme avec environ 50000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France. Il touche principalement l'homme autour de 70 ans et se caractérise par sa grande diversité en termes de gravité et d'évolutivité, l'évolution étant le plus souvent lente au moment du diagnostic.
Quelles sont les facteurs favorisant l’apparition de ce cancer ?
Malgré les progrès récents dans la connaissance des mécanismes de cancérogenèse, les causes du cancer de la prostate ne sont pas encore bien connues. Certains facteurs de risque comme l’âge, l'existence de cancers de la prostate chez des membres de la famille, faisant suspecter une mutation du gène BRCA, et ce d'autant plus que l’âge de survenu du cancer était jeune, ou certains facteurs comme l'origine ethnique (origine antillaise ou africaine) pourraient cependant jouer un rôle dans le développement du cancer de la prostate.
Il faut cependant noter que l'existence de tels facteurs augmente assez peu le risque de cancer de la prostate et qu'un homme présentant plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer de cancer de la prostate.
Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate est le plus souvent asymptomatique et est suspecté devant une élévation du taux de PSA ou une anomalie du toucher rectal.
Le PSA (antigène prostatique spécifique ou Prostate Specific Antigen en anglais) est une protéine sécrétée par la prostate et de ce fait un marqueur de son activité. L'augmentation du PSA dans le sang permet donc de détecter une anomalie de la prostate, que ce soit une hypertrophie bénigne de la prostate, une infection prostatique ou un cancer de la prostate.
Il existe parfois des signes d'appel cliniques à type de difficulté à la miction, d'envies impérieuses d'uriner, qui peuvent révéler soit une hypertrophie bénigne de la prostate soit un cancer de la prostate. Le cancer peut plus rarement se révéler par une dissémination des cellules cancéreuses dans d'autres parties du corps comme les ganglions ou les os. Il peut parfois être diagnostiqué après étude des tissus prostatiques retirés lors d'une intervention pour un adénome de prostate (résection trans-urétrale de prostate par exemple).
Quel bilan doit-on effectuer lorsqu'un cancer de la prostate est suspecté ?
Le cancer de la prostate est suspecté devant une anomalie au toucher rectal ou en cas d'élévation du taux de PSA. La confirmation du diagnostic par plusieurs biopsies prostatiques est nécessaire afin de confirmer la présence de cellules cancéreuses et d'envisager la prise en charge thérapeutique la plus adaptée pour chaque patient.
Cette biopsie prostatique se pratique par voie trans-rectale, sous contrôle échographique et sans anesthésie générale ni besoin d'hospitalisation.
Quels sont les éléments permettant d'évaluer le pronostic de la maladie ?
Il existe plusieurs formes de cancers de prostate, dont le pronostic et la gravité dépendront de l’âge du patient, du taux de PSA lors du diagnostic, du degré d'agressivité des cellules cancéreuses, de la taille et de l'extension de la tumeur. Tous ces éléments permettront de proposer à chaque patient le traitement le plus adapté à sa situation.
Le taux de PSA : un taux inférieur à 10 ng/ml est considéré comme de bon pronostic. Un taux supérieur à 20 ng/ml nécessite une surveillance plus attentive ; entre les deux, la situation est de pronostic intermédiaire.
L'agressivité des cellules tumorales : elle est appréciée selon des critères précis et décrite selon la classification de Gleason, du nom du médecin qui l'a décrite. Cette classification va de deux à dix, les tumeurs de Gleason inférieur à 7 étant considérées comme de meilleur pronostic. Plus récemment, la classification ISUP peut être utilisée.
La taille et l'extension de la tumeur : le nombre de biopsies envahies par la tumeur, l'envahissement des deux lobes, l'extension au-delà de la capsule prostatique, l'extension aux ganglions lymphatiques ou l'existence de métastases à distance sont autant de facteurs pronostiques plutôt défavorables.
Quels sont les examens complémentaires que votre médecin peut demander ?
Avant de proposer un traitement, il est parfois nécessaire de demander un bilan afin de déterminer si la maladie cancéreuse est confinée à la prostate, si elle dépasse la capsule prostatique et si elle s'étend aux ganglions ou dans les os. Les principaux examens permettant de déterminer l'extension locorégionale (franchissement de la capsule et mise en évidence de ganglions dans le pelvis) sont le scanner abdomino-pelvien et l'imagerie par résonance magnétique (IRM). L'extension osseuse est quant à elle appréciée par la scintigraphie osseuse. Ces examens ne sont pas systématiques et seront demandés au cas par cas en fonction des différents facteurs pronostiques.
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