Qu’est ce que le cancer du sein ?

Le cancer du sein est le plus fréquent de l'ensemble des cancers. Chaque année, plus de 58 000 cas sont diagnostiqués en France, avec une incidence en hausse mais une mortalité en baisse depuis les années 1990. En revanche, ce cancer est rare chez l'homme. Le risque d'être atteint augmente avec l'âge. Ainsi, plus de la moitié des cancers diagnostiqués surviennent après l'âge de 65 ans. Environ une femme sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie.

Quelles sont les facteurs favorisant l’apparition de ce cancer ? 

Les principaux facteurs de risque connus du cancer du sein sont : l’âge, certains facteurs familiaux (prédisposition familiale) ou génétiques, certains antécédents personnels de pathologie mammaire (hyperplasie atypique) et des antécédents de radiothérapie thoracique pour un autre cancer (lymphomes…). D’autres facteurs de risque sont incriminés dépendant de l’exposition à la principale hormone féminine, les œstrogènes, (âge précoce  tardif de la puberté, absence de grossesse à terme, obésité en particulier après la ménopause, certains traitements substitutifs de la ménopause notamment prolongés plus de 5 ans), la consommation de tabac et d’alcool. La pratique sportive régulière a un effet protecteur.  

 

Prédisposition familiale et risque héréditaire

Près d’un quart des cancers du sein se manifeste chez des femmes ayant des antécédents familiaux de cancers dont des cancers du sein, par exemple plusieurs cas de cancer du sein dans la même famille. Parfois on ne sait pas exactement si cette disposition familiale est due au hasard, à un mode de vie que des membres de la famille ont en commun, à un facteur héréditaire qui a été transmis des parents à leurs enfants par les gènes ou bien à une association de ces éléments.

Dans 5 % des cas environ, la maladie est liée à un gène anormal identifié qui suit les lois de l’hérédité. Dans ces familles, les femmes qui ont hérité du gène malade développeront un cancer du sein sept fois sur dix. Le risque du cancer de l’ovaire est aussi augmenté. Les gènes responsables sont appelés BRCA (pour Breast Cancer) 1 et 2. Un autre gène, nommé PALB2 (Partner and localizer of BRCA2) a été identifié plus récemment.  Ces 3 gènes sont dits « suppresseur de tumeur » ; lorsqu’ils sont défectueux, les cellules cancéreuses peuvent proliférer plus facilement. D’autres gènes, beaucoup plus rares peuvent aussi être mis en cause  (TP 53, ATM…).

En fonction de votre âge (< 50 ans) et de vos antécédents familiaux, votre oncologue vous proposera une consultation d’onco-génétique pour rechercher éventuellement un gène déficient par une prise de sang. L’identification d’un gène déficient est importante pour guider vos traitements, votre surveillance et celle de votre famille.

 

Quels sont les symptômes du cancer sein ?

Le plus souvent, le cancer du sein est découvert par la palpation d'un nodule (« boule ») au niveau du sein, par vous-même, votre médecin traitant ou votre gynécologue . Cette masse dure et non douloureuse peut-être plus ou moins profonde. D'autres signes peuvent attirer l'attention comme la présence d'un écoulement par le mamelon, un aspect rouge et croûteux du mamelon éventuellement prurigineux, une rétraction vers l'intérieur du mamelon, un aspect en « peau d'orange » de la peau. L’auto-palpation mensuelle des seins et l’examen clinique mammaire annuel fait par votre médecin traitant ou votre gynécologue sont indispensables. 

La maladie peut aussi être révélée par une mammographie-échographie mammaire anormale, prescrite par votre médecin ou réalisée dans le cadre du dépistage organisé du cancer sein. Cet examen est indispensable pour détecter des lésions de petite taille qui ne sont pas palpables ou qui se manifestent exclusivement par des micro-calcifications. Le dépistage organisé du cancer du sein se fait à l'échelle régionale. Il concerne les femmes de 50 à 74 ans qui sont invitées à réaliser tous les deux ans une mammographie lue par des radiologues expérimentés dans des centres disposant d'un matériel performant. En cas de doute une seconde lecture est alors effectuée.

 

Quel bilan doit-on effectuer lorsqu'un cancer du sein est suspecté ?

Ce bilan permet :

D'être sûr du diagnostic de cancer en prélevant et analysant un morceau de la tumeur du sein par biopsie. Une biopsie des ganglions suspects peut aussi être associée.

De préciser le type de cancer. Il existe de multiples types de cancers du sein. Les 2 grandes catégories sont les cancers dits canalaires, les plus fréquents,  qui se développent à partir des canaux qui conduisent le lait vers le mamelon et les cancers dits lobulaires qui se développent à partir des lobules qui produisent le lait. Pour chacun sera précisé le caractère infiltrant ou non, ainsi que de multiples caractéristiques biologiques (présence de récepteurs aux œstrogènes, à la progestérone, amplification du gène HER2, index de prolifération et grade, présence d’embols, de lymphocytes ou TIL), ces éléments étant cruciaux pour décider du traitement. Ont été identifiées 2 formes particulières : les tumeurs triple négatives (n’exprimant pas de récepteurs hormonaux ni d’amplification d’HER 2) plus agressives, et les tumeurs HER2 qui vont nécessiter un traitement spécifique ciblant HER2.

De voir si la tumeur est localisée dans le sein ou s’il existe plusieurs foyers tumoraux dans le même sein, dans l’autre sein ou dans les ganglions adjacents. On a recours à la mammographie, l’échographie mammaire et si besoin l’IRM mammaire. Ces examens guideront la réalisation des biopsies puis le type de chirurgie (conservatrice ou non). 

De voir si la tumeur atteint d'autres organes (métastases). Ce bilan est indispensable dans les tumeurs volumineuses, ou qui présentent des caractéristiques biologiques d’agressivité ou des ganglions malades. On a recours au petscan ou au scanner thoraco-abdomino-pelvien et dans certains cas à l’IRM cérébrale. 

De vérifier le bon fonctionnement de votre organisme (cœur, foie, rein, maladies associées…) et votre aptitude à tolérer le traitement nécessaire.

De discuter une prise en charge en onco-génétique et/ou d’une préservation de la fertilité si une chimiothérapie s’avère nécessaire.

 

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