C’est une technique d’irradiation basée sur l’utilisation de matériaux radioactifs qui vont être mis en contact avec la tumeur ou avec la zone opératoire.
Tout a commencé en 1896 à Paris par la découverte de la radioactivité naturelle par Henri Becquerel. Puis en 1898, Pierre et Marie Curie isolent le premier matériau radioactif que va être utilisé en médecine, le Radium.
L’apparition de radioéléments très maniables associé aux nouvelles techniques de chargement différé et aux progrès informatiques pour la dosimétrie ont permis le développement considérable de la curiethérapie.
Quelques rappels :
La radioactivité est la transformation spontanée d’atomes instables appelés radioisotopes en d'autres atomes plus stables en émettant simultanément un rayonnement. C’est ce rayonnement qui va être utilisé à des fins thérapeutiques lors de la curiethérapie. Chaque radioisotope est caractérisé par
- Sa période radioactive ou demi-vie, durée (en jours, mois ou année) au-delà de laquelle 50% de la quantité de l’isotope de départ s’est désintégrée
- Son activité, correspondant au nombre de désintégrations par seconde, mesurée en Becquerel, (Bq, 1 désintégration par seconde). L’ancienne unité était le Curie définie par l’activité d’un gramme de radium (1 Ci = 3,7 1010 Bq) activité d’1g de radium)
Les 2 principaux radioéléments utilisés en France en curiethérapie sont l’Iridium 192 et les grains d’iode 125.
Le radioélément est positionné dans la zone à traiter par l’intermédiaire d’un matériel vecteur : tubes plastiques flexibles, aiguilles creuses rigides, moule vaginal standardisé ou personnalisé, moule utéro-vaginal …
Source d’Iridium 192
On distingue :
- La plésio-curiethérapie ou curiethérapie de contact : le matériel vecteur est positionné dans une cavité anatomique : curiethérapie vaginale ou utéro-vaginale, curiethérapie bronchique ou œsophagienne réalisée sous endoscopie.
Exemple de moule vaginal (matériel vecteur)
- La curiethérapie interstitielle : le matériel vecteur est placé directement dans la tumeur ou la zone opératoire : curiethérapie du sein, de la peau, de la cavité buccale et de l’oropharynx, de la verge et de l’anus. Le radioélément est ensuite positionné dans le matériel vecteur pendant un temps précis, correspondant à la dose d’irradiation souhaitée, par le biais d’un projecteur de source (image 1) relié à ce matériel vecteur par un fin tuyau (cathéter, image de droite).
Projecteur de source
Cathéters
Suivant la lésion tumorale à traiter, une anesthésie générale peut être nécessaire pour la mise en place du matériel vecteur. C’est aussi le cas pour les cancers de prostate où le radioélément est directement inséré dans la prostate sous forme de grains d’iode (Iode 125).
Selon le débit de la source radioactive (Iridium 192), on distingue :
- Les curiethérapies à débit pulsé (PDR) réalisées en hospitalisation en chambre particulière radio-protégée : la source se positionne automatiquement dans le matériel vecteur quelques minutes chaque heure (pulses horaires). En fonction de la dose d’irradiation requise, le traitement dure de 2 à 6 jours environ. Les visites sont réglementées.
- Les curiethérapies à haut débit de dose (HDR) réalisées dans une salle avec des normes de radioprotection strictes. Le traitement est ambulatoire, durant quelques minutes.
Dans le service d’oncologie-radiothérapie de l’HEGP sont réalisées les curiethérapies vaginales à haut débit de dose et les curiethérapies prostatiques par grains d’iode.