C’est une technique innovante qui représente un progrès important pour le traitement des tumeurs mobiles avec la respiration. En effet la respiration entraîne des mouvements de la tumeur, principalement bien sûr pour les tumeurs thoraciques mais aussi celles qui sont situées juste sous le diaphragme comme les cancers du pancréas ou du foie.
Le traitement de radiothérapie classique doit inclure les positions extrêmes de la tumeur en fin d’inspiration et d’expiration, ce qui va entraîner une irradiation large des tissus sains adjacents. En bloquant la respiration en fin d’inspiration, la zone d’irradiation sera plus restreinte, les tissus sains mieux protégés et les effets indésirables moindres.
Si votre maladie le nécessite, lors de la consultation médicale avec votre oncologue radiothérapeute, vos capacités respiratoires seront évaluées en tenant compte de vos antécédents et de vos examens pneumologiques éventuels, pour juger de votre aptitude physique à être traité par RAR.
La RAR nécessite une ou 2 séances d’apprentissage pour se familiariser avec le matériel et la technique puis la réalisation du scanner de dosimétrie dans les mêmes conditions. Ces séances sont réalisées par l’équipe de manipulateur-trices du service. Le matériel comprend
- un spiromètre relié à la bouche avec un embout jetable (embout de tuba)
- un pince-nez afin d’éviter la respiration nasale et ne respirer que par la bouche dans le spiromètre
- 1 paire de lunettes vidéo qui permet au patient de visualiser sa courbe respiratoire
- un système informatique qui couple le spiromètre à l’accélérateur
Lors de l’apprentissage, on détermine le volume inspiratoire sur trois inspirations profondes. Ce volume va apparaître dans les lunettes vidéo sous forme d’une bande verte.
Lors du traitement, par coaching vocal et l’apparition d’un feu vert sur l’écran vidéo, le patient va inspirer et bloquer sa respiration lorsque sa courbe de respiration atteint la bande verte. Le faisceau d’irradiation se déclenche alors. Les apnées demandées sont de l’ordre de 20 secondes. Lorsque le faisceau d’irradiation terminé, le patient est prévenu par la voix et par l’apparition d’un feu rouge lui signifiant la possibilité de respirer. S’il échoue à maintenir l’apnée, le faisceau d’irradiation s’interrompt dès que la courbe rouge sort de la zone verte. Il n’y a donc aucun danger d’irradier une zone inadéquate.